La Casbah : relier les humains par la cuisine dans le Morvan et la Nièvre

La Casbah produit des rencontres, des effluves de saveurs, des touillages de marmites, des échanges de recettes, d’ingrédients et de secrets de cuisine, des événements festifs et musicaux, des pluches de légumes collectives, des rires et des conversations dans toutes les langues, des grandes tablées de village…
L’association agit pour créer des rapprochements entre habitant-es de notre territoire porteur-ses d’horizons culturels différents, qui se croisent mais ont peu l’occasion de se rencontrer. Elle porte un projet solidaire, celui de les relier par la cuisine.

La Team de la Casbah

La Casbah c'est quoi ? C'est qui ?

1. L’origine du projet

La Nièvre, et tout particulièrement le Morvan, où agit l’association la Casbah, est une terre d’accueil depuis longtemps, riche d’une grande diversité culturelle. Une partie des habitant-es « d’ici » sont venu-es « d’ailleurs », ou parfois leurs parents. Ce territoire rural est aussi caractérisé par un isolement important, avec des personnes qui ont peu l’occasion d’échanger, qui se côtoient mais sans vraiment se rencontrer. Cela entraîne des idées reçues, des préjugés et parfois des murs s’installent dans les têtes.

La Casbah a fait le constat que la préparation et le partage d’un repas sont des occasions idéales et joyeuses de créer des rencontres et de faciliter l’enrichissement mutuel entre ancien-nes et nouveaux-elles habitant-es. Un moyen aussi pour valoriser chacun-e avec son héritage culinaire, ses savoirs, savoir-faire et sa culture.

Fortes de ce constat et convaincues que la mixité culturelle est une force et une richesse pour tous, des habitantes du Bazois et du Morvan ont réuni leurs énergies pour créer l’association en août 2021. Leur volonté est de créer des occasions pour cuisiner ensemble et rassembler nos mondes dans le territoire rural de la Nièvre.

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Soirée Métissages culturels, Collectif LH

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2. La cuisine pour se rencontrer

L’humanité passe par l’autre, par la joie de la rencontre et la convivialité d’un moment partagé. Le temps d’un atelier, d’un événement festif, des « habitants d’ici » échangent et vivent un moment privilégié grâce au langage commun de la cuisine. Parmi eux, des personnes « venues d’ailleurs », des personnes en situation de vulnérabilité.

La Casbah crée ainsi des occasions pour s’enrichir de l’autre et de ses horizons culturels différents. Il s’agit de faciliter la compréhension mutuelle, de lutter contre les préjugés et la peur de l’autre ; il s’agit aussi d’animer un territoire rural, de l’enrichir de toutes ses couleurs et ses saveurs par des échanges nombreux entre ses habitants.

3. L'alimentation, un trait d'union de la terre aux humains

L’alimentation relie tous les êtres humains à la terre et les enjeux agricoles territoriaux comme mondiaux donnent un goût tout particulier à ce qu’il y a dans nos assiettes. Dans ces saveurs, il y a des humains, des sols, des types d’agricultures, des régimes climatiques, des marchés mondiaux, des enjeux géopolitiques…
Les agricultures du globe, touchées par les changements climatiques, par les fluctuations des cours des produits agricoles sont par exemple aujourd’hui au cœur des parcours de migration, des histoires humaines de l’exil.
La Casbah situe l’alimentation et la solidarité comme des leviers de transformation plus éco-logiques de nos sociétés.
A notre échelle, nous faisons en sorte d’utiliser au maximum des produits paysans et locaux, issus de l’agriculture durable, de limiter le gaspillage alimentaire, de revaloriser les déchets et invendus.
A notre échelle, nous nous impliquons pour favoriser des liens « de la terre à l’assiette » qui prennent appui sur des systèmes alimentaires durables, relocalisés, solidaires, sur des territoires ruraux vivants et accueillants.

4. Qui est aux fourneaux ?

Les actions de la Casbah sont orchestrées par un collège solidaire constitué d’habitantes de la Nièvre et du Morvan et par une animatrice-cuisinière salariée, Coraline Potier. Ensemble, elles font vivre le projet solidaire de La Casbah.

Les cuisiniers-ères sont des habitant-es du territoire venu-es d’ailleurs, notamment des personnes migrantes qui sont ou ont été accompagnées par les SHUDA et CADA du territoire. Elles sont accompagnées par l’animatrice-cuisinière à mettre en mots, en gestes, en saveurs leur héritage culinaire, et à le transmettre au cours des ateliers, des repas, des buffets du monde.
La Casbah souhaite mettre en valeur les cuisiniers-ères rencontrées au fil des actions et leur donner la possibilité de s’exprimer, de raconter leurs histoires, leurs pays à travers leurs plats et boissons. Accompagner la transmission de leur patrimoine culinaire est une manière de soutenir leur place d’habitants et d’acteurs du territoire et de la ruralité.

5. Réseaux et soutiens

L’association collabore le plus possible avec d’autres associations et compagnies artistiques pour enrichir les rencontres interculturelles : concerts, projections de films, rencontres-débats, découvertes de jeux du monde… Citons notamment Sceni qua non, Luzy Hospitalité, la Compagnie du Coléoptère, Chemins de Bibracte, la Coopérative des savoirs, Vergers du monde, la Brassée, le Mouton Zébré…

Le projet de la Casbah est situé à la croisée de l’éducation populaire et de l’économie sociale et solidaire. Elle est membre de la Fédération des Foyers ruraux (89). Une CIGALES (financement participatif collectif local) regroupant des habitant-es du territoire a été constituée pour apporter de la trésorerie à l’association, la soutenir et l’accompagner dans son développement.